Un nombre stupéfiant d’enfants dans le monde sont victimes de violence, souvent de la part des personnes chargées de s’occuper d’eux, « Les sévices infligés aux enfants dans le monde entier sont vraiment préoccupants », déclare Cornelius Williams, Chef, Protection de l’enfance à l’UNICEF. « Des bébés sont giflés, des filles et des garçons sont contraints de se livrer à des actes sexuels, des adolescents sont assassinés au sein de leur communauté. La violence envers les enfants n’épargne personne et ne connaît aucune limite. »

La violence envers les enfants est omniprésente et pour cela que depuis des années, la communauté internationale essaie de documenter et de faire face au fléau de la violence à l’égard des enfants, à travers de congrès mondiaux ou internationaux, pour impulser es agendas et les instruments politiques des pays participants. Ces événements, associés à un certain nombre de conventions et traités, ont renforcé de manière significative la protection des enfants contre les violences.

Voici quelques exemples des efforts mènes pour mettre fin à la violence et la violence sexuelle à l’encontre des enfants depuis plus de 20 ans :

Congrès mondiaux et conférences internationales

  1. Congrès mondiaux contre l’exploitation sexuelle des enfants.

Le premier congrès s’est tenu à Stockholm (Suède) en 1996. Il a été une occasion unique pour impulser une prise de conscience et attirer l’attention du monde entier sur l’exploitation sexuelle des enfants. Parmi les participants y figuraient des représentants des gouvernements de 122 pays, les agences des Nations Unies, des organisations non-gouvernementales et des jeunes. Ils ont adopté à l’unanimité la Déclaration et le programme d’action. Ce dernier comprend :

➜ La mise sur pied de plans d’action nationaux pour combattre l’exploitation sexuelle des enfants.

➜ Des mécanismes d’application et de contrôle, ou des sites témoins au niveau national et local, qui permettent de recueillir et de partager des données.

Deuxième congrès mondial à Yokohama. Cinq ans après le premier congrès mondial, la communauté internationale s’est à nouveau retrouvée à Yokohama (Japon) en 2001 pour juger des progrès accomplis dans le combat contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.

Les objectifs spécifiques de cette rencontre étaient, entre autres, d’identifier les principaux problèmes et les lacunes dans la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle et de partager les expériences et les bonnes pratiques.

Un des principaux résultats de ce congrès a été de reconfirmer l’engagement envers le programme d’action de Stockholm par la déclaration intitulée « L’engagement mondial de Yokohama 2001″.

Troisième congrès mondial à Rio de Janeiro. 137 pays ont participé à ce congrès qui s’est tenu, du 25 au 28 novembre 2008, à Rio de Janeiro au Brésil. Ils ont examiné les avancées et les actions accomplies et identifié les leçons tirées ainsi que les principaux défis. La Déclaration et l’appel à l’action ont été rédigés pour prévenir et éliminer l’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents.

Parmi les progrès observés, ont été mentionnés :

➜ L’adoption de mesures législatives par les Etats pour renforcer la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle.

➜ Le développement et la mise en œuvre de programmes, de stratégies et de plans nationaux pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle.

➜ L’augmentation, dans certains pays, des formations des professionnels impliqués dans la prévention et la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle.

Les participants ont également émis les préoccupations suivantes :

➜ Les manques à combler considérables au niveau de la détection des enfants vulnérables à l’exploitation sexuelle.

➜ Le manque d’actions coordonnées entre les différences instances impliquées dans la protection des enfants.

➜ L’application uniforme de la loi.

2. Congrès et conferences pour combattre la violence et l’abus à l’égard des enfants

Conférence internationale sur « Combattre la violence à l’encontre des enfants : d’actions isolées à des stratégies intégrées » (24 et 25 mai 2011) 

La Conférence, tenue à Kiev a eu pour thème principal la promotion de stratégies nationales globales multidisciplinaires visant à préserver les droits des enfants et éradiquer la violence à leur encontre, et ce sur la base des « Lignes directrices du Conseil de l’Europe sur les stratégies nationales intégrées de protection des enfants contre la violence ».

La Conférence a été aussi l’occasion d’assurer le suivi des recommandations énoncées dans l’étude conduite en 2006 par les Nations Unies sur la violence contre les enfants. 

➜ Les participants ont reconnu la nécessité d’assurer la protection juridique des enfants, notamment en interdisant toutes les formes de violence à leur encontre.

➜ Ils ont attiré l’attention sur un certain nombre de textes juridiques novateurs, à savoir les conventions du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l‘exploitation et les abus sexuels, sur la lutte contre la traite des êtres humains, sur la cybercriminalité et sur la prévention et la lutte contre la violence à l’encontre des femme et la violence domestique, ainsi que le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.

➜ Il a été demandé aux Etats membres qui ne l’ont pas encore fait de signer et de ratifier ces traités dans les meilleurs délais.

Les participants ont, en outre souligné que la Convention européenne des droits de l’homme et la Charte sociale européenne avaient conservé toute leur pertinence pour l’interdiction de formes spécifiques de violence, telles que les châtiments corporels dans les écoles, dans les institutions de justice et au sein de la famille/du foyer.

Congrès Mondial sur la justice pour Enfants (du 28 à 30 mai 2018).

Sous le haut patronage de l’UNESCO, il a traité les trois problématiques suivantes :
➜ La tendance mondiale impliquant la participation des enfants aux activités extrémistes violentes et les réponses envisageables ;
➜ La nécessité d’identifier davantage de moyens efficaces pour réduire la délinquance juvénile et la récidive ;
➜ Comment améliorer les mécanismes de protection des enfants vulnérables et les stratégies de prévention précoce.

Le deuxième congrès est prévu pour 2021.

Conférences régionales

Première Conférence régionale Arabo-Africaine à Rabat.

Pour préparer le 2ème congrès contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales de Yokohama (Japon), une consultation régionale Arabo-Africaine s’est tenue à Rabat en 2001. Le résultat de cette rencontre a été la Déclaration du forum arabo-africain contre l’exploitation sexuelle des enfants.

Les participants reconnurent que des mesures positives avaient été prises depuis le premier congrès de Stockholm : initiatives politiques au plus haut niveau sur la question, mise au point de plans d’action nationaux dans un certain nombre de pays, etc.

Cependant, le forum a aussi reconnu que la région faisait encore face à un certain nombre de défis :

  • La question de l’exploitation sexuelle est encore taboue dans nombre de sociétés africaines et arabes.
  • Les données existantes sont insuffisantes.
  • Les programmes de réinsertion des enfants victimes sont inadéquats.
  • Des causes telles que la pauvreté, l’analphabétisme et certaines pratiques culturelles persistent.

Deuxième Conférence régionale arabo-africaine à Rabat

La seconde conférence régionale arabo-africaine s’est tenue en décembre 2004 à Rabat. Les participants ont évalué les progrès réalisés : des pays ont ratifié les conventions internationales, plusieurs pays ont créé des ministères qui orientent leur action sur ces problèmes, certains pays ont mis en œuvre un plan d’action national, etc.

Diverses actions ont été proposées afin de consolider le travail réalisé au cours des dernières années. Elles comprennent entre autres :

  • L’élaboration de définitions claires des différentes dimensions des mauvais traitements, de l’exploitation et de la violence sexuels.
  • La ratification des instruments internationaux.
  • L’amélioration de la collecte de données.
  • La sensibilisation et la formation (qui devraient inclure l’implication des médias et des enfants eux-mêmes).
  • Le développement de systèmes de monitoring et le renforcement des partenariats.

Le rapport final de la 2ème conférence arabo-africaine peut être consulté ici.

Conférence sur « la pauvreté de l’enfant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : de la mesure à l’action » à Rabat

Organisée les 15, 16 et 17 mai 2017, conjointement entre l’Observatoire National du Développement Humain, l’UNICEF et en partenariat avec le Ministère de la Famille marocain, cette conférence de trois jours, a visé à faire le point sur les efforts dans la mesure et l’analyse de la pauvreté des enfants dans les pays de la région, à créer un espace d’échange d’expériences dans le domaine et à identifier des pistes d’action pour un bien meilleur cadre de vie des enfants et de leur milieu social et familial.

La conférence s’était fixée, entre autres, l’objectif d’identifier des exemples de bonnes pratiques en matière d’utilisation des données sur la pauvreté dans l’élaboration des politiques dans la région MENA ainsi que dans les pays d’autres régions notamment l’Afrique Sub- saharienne, l’Amérique latine et de l’Asie.

Cette manifestation s’est articulée autour de 4 axes principaux, couvrant :

➜les différentes expériences de mesure et d’analyse de la pauvreté des enfants,

➜les approches novatrices en matière de collecte et d’analyse de la pauvreté de données,

➜la présentation de la méthodologie et des résultats clés du Rapport sur « la pauvreté dans la région arabe », et finalement

➜l’utilisation de l’analyse de la pauvreté des enfants dans l’élaboration des politiques pour y remédier.

En plus, une attention particulière est accordée à la mesure de la pauvreté des enfants et aux mesures politiques dans les contextes humanitaires.