AMANE a réuni, le 1er Juillet 2010 à Rabat, une pléiade d’acteurs de la protection de l’enfance pour la restitution des résultats d’une étude menée au Maroc, Algérie, Tunisie et Liban. Conduite par AMANE, l’étude vise à sonder les besoins en formation des acteurs pour la protection des enfants contre les violences sexuelles. Elle s’inscrit dans le cadre d’un «programme régional de renforcement des capacités des acteurs de la protection de l’enfance pour la lutte contre les violences sexuelles à l’encontre des enfants ».
Outre la restitution des résultats de l’étude, l’atelier a objectif d’échanger savoir et expériences entre les acteurs associatifs et institutionnels de protection de l’enfance. Ont répondu présents à cette rencontre 90 représentants de départements ministériels, d’organisations nationales et internationales de protection de l’enfance et des services de coopération bilatérale et multilatérale..
Une synthèse de l’étude du Maroc a été présentée au début de la rencontre. Menée auprès de 70 acteurs (professionnels, dirigeants, bénévoles, etc.), l’enquête a ciblé plus de 28 structures à Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger. Elle a démontré les points forts du contexte marocain :
- Un cadre légal protecteur assez solide disposant d’instances et institutions adaptées tels que les juges pour mineurs et les brigades des mineurs ;
- Des procédures globales de mise hors de danger des victimes au sein des unités d’accueil des victimes ;
- Une implication massive de la société civile dans la prise en charge des victimes.
Quand aux dysfonctionnements, l’étude a révélé entre autres :
- L’insuffisance des structures de prévention et de prise en charge des victimes ;
- Le manque de programmes étatiques transversaux apportant l’appui aux enfants de la prévention à la réinsertion socio économique ;
- Le manque important de moyens humains et matériels.
Le débat sur ces résultats s’est poursuivi dans des ateliers thématiques. Les principales recommandations formulées sont :
- L’intégration de l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires ;
- La standardisation des procédures de prise en charge des victimes ;
- La généralisation et activation des Unités de Protection de l’Enfance ;
- La mise en place d’un système de coordination entre les acteurs dans une région pilote et sa généralisation par la suite sur tout le Royaume.
Les recommandations de cet atelier donneront lieu à d’autres rencontres d’échanges et formations pour répondre à certains besoins exprimés par les participants.